Dire
que j’attendais avec impatience cette fin de mois. Découvrir enfin le parcours
de la centième édition du Tour de France. Ce qui fait qu’à mes yeux, juillet
est le plus beau mois de l’année. Trois semaines de devoirs d’été à redécouvrir
notre géographie avec Paulo la Science comme instituteur. Le calcul mental
approfondi grâce aux écarts infimes de majestueux contre-la-montre de plaine ou
plus conséquents lors d’échappées montagnardes. La puissance des braquets
employés comblant nos lacunes de techno physique. Ce début d’été prochain, les
yeux rivés sur le programme des heures de passage du peloton bariolé, perché
sur un tabouret de bistrot de ville étape, j’aurais trinqué en compagnie des
fantômes de Blondin, Chany et autre Brouchon. Eux qui ont connu l’ultime
échappée.
Mais
les marchands du temple ont encore tout salopé. Relayant la Grande Boucle au rayon promotions chez Dopage land.
Quand la chimie prend sa revanche sur les autres matières. Déjà le coup mortel
des oreillettes de course aurait dû nous mettre la puce à… l’oreille.
« Ils » étaient en train de tuer le panache et le suspense. Puis les
mythiques maillots devenus guenilles. Jaune comme un échantillon d’urine
frelatée. Les pois rouges de honte et bientôt convertis en rayures de bagnard.
Vert comme l’éternel espoir une fois de plus bafoué. Les forçats de la route
déroutés. A se planter un rayon de vélo dans le bras en guise d’injection
mortelle. Vision cauchemardesque de mon Tour titubant comme Simpson sur les
pentes du Ventoux 67.
Rien
à battre. Ils ne l’emporteront pas au paradis des tourneurs de manivelles. Ma
petite reine va redescendre de sa tour d’ivoire et faire chasser ces fous par son
preux chevalier. A l’instar du pékin téméraire devant les chars de la place
Tian Anmen, je me planterai avec mon biclou devant la voiture-balai parrainée
par Pognon & Fils. Je remonterai le gruppetto avec la bravoure du
simple porteur de bidon. Puis de déchirer les tribunes charognardes issues des
mêmes quotidiens que l’on glissait sous le maillot avant de basculer dans des
descentes vertigineuses.
Même
si il est trop tard car les chiens continueront d’aboyer une fois la caravane
trépassée.