Bienvenue chez le pirate. Que tu sois
nouveau ou fidèle lecteur, pose ici quelques instants tes rames de galérien de
l’existence. J’ai pour ambition ce jour de te sortir de ton morne quotidien.
T’emporter vers des sommets de béatitude jamais atteints. Le temps de l’innovation
est venu sur ce blog multiculturel mais mono commentaire. Non parce qu’après
mes humeurs vagabondes, une nouvelle policière, la défense féroce de celui-ci,
le dézingage en règle de celui-là, et j’en passe et des moins bonnes, tu vas
assister en direct, sous tes yeux éblouis par tant de vista scripturale, à la
première pièce écrite pour la blogosphère. Jamais jouée jusqu’alors. Création
originale. En exclu’ mondiale ! T’avoueras, foi de tête de mort, que je ne
me paye pas ta tête de con, pardon, ton visage aux traits ingrats. Si je ne
suis pas reconnu comme œuvre de salubrité publique après ça !
Et sans le moindre kopeck à débourser. Au
final, heureusement que pour les plus pingres d’entre vous, je suis là. Parce
que je te vois venir avec tes gros sabots et tes oursins dans le morlingue. A
prétendre que les représentations théâtrales sont hors de prix. Que tes maigres
moyens ne te le permettent pas. Pas à moi, l’ami(e) ! Plutôt que de
pointer ta trogne chez Mickey ou de chausser tes lunettes 3D devant tes
bouquets payants de chaînes privées même de scrupules, prends le risque d’aller à
la rencontre de vrais acteurs. En chair et en os. Et ne viens pas me causer du mortel
ennui souvent mis en exergue par des critiques de presse écrite devant la
noblesse du spectacle vivant. Trêve de balivernes. Je t'ai assez fait languir. Je
m’en vais donc te pondre une petite merveille qui te fera grimper au rideau de
mon théâtre de poche.
Les trois coups du
brigadier comme prémices du bonheur. Petit aparté pour les néophytes : la
formule qui précède n’est pas le titre de la pièce. Mieux vaut préciser avec
toi, lectrice sainte nitouche. Ne cours pas de suite me dénoncer pour
incitation à la pornographie incluant comme second délit le viril concours de
la maréchaussée. Le brigadier est simplement le bâton que l’on cogne à trois
reprises sur le plancher de la scène, symbolisant ainsi le début du spectacle
et ce, afin de quémander l'attention et le silence du public. Fin de la
parenthèse.
Mais plantons le décor. Côté cour, la mer. Et côté
jardin, la plage. Pardon lectrice, tu désires ? Un schéma ! Euh… Bon ceux qui
savent expliquent aux autres, merci. Je reprends. Sur le devant de la scène, le
pirate seul à la proue de son fier navire, le sabre dans une main, le crochet
dans l’autre et son perroquet sur l’épaule.
Acte 1 – Scène 1
Voix off – Capitaine ! Ne trouvez-vous pas que nous
sommes par trop éloignés du galion adverse pour un assaut dans les règles de
l’art ?
Le pirate – A l’abordaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa…..
(Plouf).
Fin de la pièce. Le rideau se referme.
La tragédie que j’ai eue l’insigne honneur de jouer
devant vous s’intitulait «Un cri pirate». Les décors étaient de Roger Harth et
les costumes de Donald Cardwell. Vous pouvez rallumer vos portables et
retourner vaquer à vos occupations.