mercredi 18 novembre 2015

Vendredi 13, samedi 14, et tous les autres jours...

Vendredi 13 novembre. Journée internationale de la gentillesse. T’en penses quoi, toi l’abonnée du blog du Pirate, mais également fidèle lectrice de Psychologies Magazine, preuve vivante que l’on peut très bien mélanger torchons et serviettes fussent-elles périodiques. Parce que pour ma part, j’ai bien peur que cette initiative n’ait pas été entendue par tous à sa juste valeur. Peu de chances que ces barbares de djihadistes aient renouvelé leur abonnement sinon auraient-ils pris le soin d’annuler leurs méfaits sanglants ou au pire de les reporter jusqu’à la sortie du Beaujolais Nouveau, enfin merde quoi. « Barbares de djihadistes » ??? Où ai-je la tête pour scribouiller pareille sottise, nom d’un prophète ! Veuille bien, lecteur, accepter mes plus plates excuses pour cet affreux pléonasme. Promis je ne le referai plus, croix de bois, croix de fer, si je mens j’irai en enfer ou pour les plus athées d’entre vous, à un concert de techno, ce qui équivaut, à la même terrible sentence pour mézigue. Bref.
Nous voilà donc en période de deuil national. Les messages de paix affluent de toute la planète et chacun de se débrouiller avec sa peine, sa colère, sa peur. Suis-je triste ? Bien entendu. Voir de jeunes mecs largués socialement (ou pas d’ailleurs), mais endoctrinés par des fous extrémistes (putain Tricao, second pléonasme, au prochain c’est David Guetta en boucle jusqu’à ce mort s’ensuive), exterminer des anonymes de leur âge en train de partager un moment chaleureux et amical qui autour d’un bon verre, d’un bon repas, d’un concert, etc. Comment veux-tu accepter ça ? Suis-je en colère ? Plus que jamais ! Contre ces assassins évidemment mais aussi contre ceux qui récupèrent ces actes odieux à des fins politiciennes et partisanes. Union nationale ou internationale, mon cul ! Je refuserai toujours de marcher bras dessus bras dessous avec ceux qui veulent nous diviser en nous imposant une seule culture, un seul moule, une seule bannière, un seul drapeau. De même, je conchie ceux qui signent avec le sang de leur peuple nos registres de condoléances.
Ai-je peur ? Oui. Mais pas de ce tu crois, lecteur. Pas du terroriste qui aurait davantage tendance à me foutre en renaud devant la lâcheté sans nom des actes du susmentionné : parce que toi, oui toi le GI Joe de banlieue, le lobotomisé mi- religieux, mi-cromania,  surentraîné au maniement des armes, des explosifs et de la console vidéo qui préfère te mesurer à de jeunes épicuriens seulement épris de bonne chair, de musique et surtout de vivre ensemble, je ne te crains pas. En revanche, j’ai une frousse terrible de quitter ce monde en ayant pour dernière et unique vision ta sale gueule de con en train de me tirer dessus, de me découper à l’Opinel rouillé (alors que si ça se trouve mon vaccin antitétanique n’est plus à jour), ou de m’éparpiller façon puzzle au prochain concert du fringuant Sansévérino. Penser que le jour où nos routes se croiseront, je ne pourrai plus, en compagnie de mes potes, boire une bonne Trappiste Rochefort 8, manger une succulente choucroute royale chez Georges, aller écouter du rock même pas satanique et pourtant dieu sais-je ma compassion pour le Diable, lire et relire l’intégrale de Cavanna, co-fondateur de Charlie, et surtout embrasser les miens, leur dire que je les aime, que la vie vaut le coup de rester debout sans jamais se mettre à genoux devant l’innommable.
Alors lecteur, lectrice, prenez soin de vous et n’omettez pas de profiter de la vie. Paix. Peace. Frieden. Pace. Salam. Shalom. Et dans toutes les autres langues que malheureusement j’ignore.

mardi 3 novembre 2015

Back in black

Lectrice, je ne te salue pas. Oui tu as bien lu, nul besoin de réajuster ta monture Goûtdechiottes ou Verresàchier, je ne te salue pas. Quant à toi, lecteur, ne sois pas jaloux de cet accueil pour le moins abrupt, je sais ton engouement pour la parité, enfin du moment que madame reste devant ses fourneaux et torche tes mômes sans trop la ramener, donc à ton tour de ne pas recevoir mes hommages du jour. A peine de retour sur ton écran et déjà de mauvais poil ? Sans blague ! Parce qu’il faudrait que je trépigne d’allégresse contenue avec tout ce qu’il se passe ? Devant tout ce qui te laisse de marbre ? Après presque dix mois de silence radio où je t’ai laissé les clés en toute confiance, je pars hiberner l’esprit serein loin du chaos mondialo-médiatico-sociéto-politico-économico-culturo-ettuttiquanti, je réintègre mes pénates et c’est le bordel plus que jamais !

Bien forcé de revenir scribouiller ma mauvaise humeur à ta plus grande joie. Si, si, à ta plus grande joie et ne commence pas à me faire chier sans quoi je me trisse recta ! Alors, quoi de neuf ? Ben pas grand-chose, à vrai dire. L’Homo-Citadinus devient de plus en plus con. Je m’en doutais depuis belle lurette mais là, c’est le Guiness Book de la monstruosité qui enregistre chaque seconde passée sur notre bon vieux caillou. Déjà que je récupérais difficilement de l’attentat perpétré contre mes vieux Charlie’s boys. Tu as vu comment le soi-disant glorieux « esprit Charlie » né le 11 janvier s’est dissous au fil des mois ?  Tu as déjà tout oublié, tout enseveli sous les infos dégueulées par tes multi écrans. Et c’est reparti pour un tour : la montée du FN avec 2017 en point de mire, le fanatisme religieux galopant, sans migrants pas de Calais, le PSG loin devant en Ligue 1, etc.

Et ton Pirate préféré au milieu de tout ça ? A peine zen.  J’observe, je lis, je me garde bien d’intervenir. Ne pas réagir à chaud. Je ne te dis pas que certains soirs, je ne tirerais pas dans le tas. Que je n’irais pas t’immoler en place publique. Féérie d’essence. Que je ne donnerais pas dans l’hémoglobine. Sang pour sang boucherie. Que l’amour de mon prochain ne tient plus qu’à un fil. Si ténu qu’il m’empêche quand même de pulvériser d’un ciseau acrobatique ou d’une balle à bout portant la lucarne audiovisuelle familiale. De descendre dans la rue pleurer, crier, hurler, casser, frapper, balancer, enfin bref, tout verbe de premier groupe du moment que je sois soulagé de cette rage débordante.

Alors je remonte sur le pont. Je reprends le clavier. C’était ça ou le flingue. Sois heureux, lecteur, même si tu n’es pas tiré d’affaire avec ta lobotomie. Quand tu auras fini de faire la gueule, lectrice, n’oublie pas de débrancher ton écran pour libérer une connexion sur ce qu’il te sert de cerveau. Economie d’énergie avant tout. La dernière chose dont tu vas avoir besoin dans un futur proche. Le reste n'est que superflu. Comme ce billet d'humeur. Mais je suis de retour. En noir. Riff d'Angus Young. Ad libitum.