Hé, hé… Avoue, ami
lecteur… Tu le présumais calenché ton flibustier préféré ? Jack Sparrow becqueté
par les requins du net ou noyé au fond de quelque tonneau de Jack Daniel's.
T’es rassurée, gentille lectrice ? C’est qu’vous vous y étiez faits à mon
p’tit post hebdo. Depuis près de neuf mois que dure la plaisanterie. A vous
questionner à quand j’allais accoucher du dernier. Ben, c’est fait. Gloria in
excelsis pirateo. Et in blogum pax scribae bonae voluntatis. Amen. Il est né le
divin billet. Chantons tous mon… enfermement. Mais achtung. Ne vous enflammez pas
trop vite, les moussaillons. Pour user de la métaphore cycliste, il est grand
temps de changer de braquet. Avant de s’essouffler dans la côte d’usure.
Dorénavant, le rythme des scribouilles va dépendre de plus en plus des
vicissitudes et des humeurs primesautières de votre hôte sans causer des
escapades au gré des aléas météorologiques. Et ne venez pas pleurnicher que
vous n’étiez pas au courant. Dès la première bafouille, j’avais prévenu. Un mal
pour un bien. Evitons la routine. Rien de plus agaçant pour mézigue que
d’écrire sous la contrainte du sablier. Et pour vous, de parcourir du
paragraphe sans saveur. Pas de clause abusive avec mon hébergeur. Intérimaire à
la petite semaine. Aucune épée de Damoclès au dessus du foulard rouge. Un
contrat moral vis-à-vis de toi, lecteur ? Et puis quoi encore !
Combien êtes-vous d’abord ? Deux ? Cent ? Mille ?
Considérant qu’au dessus de ce seuil, ce blog serait malencontreusement épinglé
à la une chez Hanouna, Morandini ou autre délabré de la pensarde, piètres
chercheurs statisticiens du vide sidéral télévisuel et webbien (?), en
perpétuelle quête de nouvelles silliconnasses botoxées, si fières de se faire
buzzer sur leurs canapés en skaï à longueur d’émission. Audimat über alles.
Ceci posé, j’étais
parti pour vous pondre autre chose. Mais j’ai baissé la garde. Pas réussi à
trouver le bon angle d’attaque. L’ouverture qui vous aurais mis knock-out. Mon
uppercut s’est émoussé. Contrairement à celui de cet abruti de skinhead (pardon
pour le pléonasme). Car c’est là que je voulais en venir. Cette douloureuse
actualité qui fait grimper le thermomètre de ma misanthropie un peu plus chaque
jour. Violence omniprésente. Alors une fois n’est pas coutume. Je vais me faire
aider sur ce sujet qui me tient à cœur. Jean Claude Izzo. Tu connais ? Je
te laisse le soin de parcourir Wikipédia pour la bio’. J’ai connu cet écrivain
marseillais grâce à sa trilogie policière. Que je te recommande par ailleurs.
Et puis j’ai tout englouti. Boulimique de ses mots colorés, ses marins égarés,
ses parfums de Provence. Jusqu’à une petite nouvelle qui s’intitule
« Chien de nuit » (1). Rien que du brut. Pas de morale énoncée.
A toi de réfléchir. D'écrire la suite. Cette
dernière est remontée comme une torpille à la surface des abîmes de ma mémoire
polardeuse. Même si elle ne plaque pas forcément avec le fait sanglant qui nous
préoccupe. Mais il me reste ce même goût amer. Mélange de colère et de peur. La
bave aux lèvres des pitbulls contre ma propre salive. Car je crache sur
la récup' politique ou groupusculaire de ces actes barbares. Je crache
sur l’expression « fait divers » car ce maudit terme implique la
banalisation, l’indifférence. Je crache sur les sempiternelles banderoles
« Plus jamais ça » tant galvaudées. Je crache sur les mesures prises
à l'emporte pièce. Comme si il était possible de dissoudre la Haine. Mourir ou
tuer pour un idéal ? Crever ou trucider pour une couleur de peau blanche,
noire, jaune, un regard de travers, une simple cigarette ? Ne jamais
laisser faire. Continuer à se battre. Avec quelles armes ? Eduquer. Encore
et toujours. Inlassable funambule sur la corde raide menant au respect de
l’autre. Trouver et conserver ce putain d’équilibre. Démerde-toi avec ça !
(1) http://authologies.free.fr/izzo4.htm