vendredi 26 juillet 2013

Un été, une lettre, une scribouille noire à (re)découvrir

A comme Anonyme : « Le livre sans nom »
B comme Benacquista (Tonino) : « La boîte noire et autres nouvelles » 
C comme Chase (James Hadley) : « Dans le cirage ! »
D comme Dard (Frédéric) : « Mes délirades » puis tous les opus de San-Antonio
E comme Ellroy (James) : « Un tueur sur la route »
F comme Fajardie (Frédéric H.) : « Nouvelles noires »
G comme Guez (Jérémie) : « Balancé dans les cordes »
H comme (Hammet Dashiell) : « Coups de feu dans la nuit »
I comme Izzo (Jean Claude) : « La trilogie : Total Kheops – Chourmo – Soléa »
J comme Jonasson (Jonas) : « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » 
K comme Kennedy (Douglas) : « L’homme qui voulait vivre sa vie »
L comme Lehane (Dennis) : « Shutter Island »
M comme Manchette (Jean Patrick) : « Le petit bleu de la côte ouest »
N comme Neville (Stuart) : « Les fantômes de Belfast »
O comme Oppel (Jean Hugues) : « French tabloïds »
P comme Pecherot (Patrick) : « L’homme à la carabine »
Q comme Qui ?
R comme Ravalec (Vincent) : « Un pur moment de rock ‘n’ roll »
S comme Simenon (Georges) : « Le bourgmestre de Furnes »
T comme  Trinian (John) : « Mélodie en sous sol»
U comme Un cri pirate (Tricao) : « Un long fleuve (pas si) tranquille »
V comme Vian (Boris) : « Et on tuera tous les affreux »
W comme Westlake (Donald) : « Le couperet »
X comme le prochain que tu me feras découvrir. Plaisir de partager, de s'évader.
Y comme Ytsejam, t’attends quoi ? Le feu au lac ?
Z comme Zykë (Cizia) : « Paranoïa »  

Cherchez l’intrUs.


Bonnes lectures.

jeudi 11 juillet 2013

L'affront national

Le sommeil du navigateur solitaire. Pas une légende. J’en suis la preuve. Toujours les sens en alerte afin de ne pas emplafonner un navire marchand ou s’échouer sur les récifs d’une côte inopinée suite à un pilotage automatique défaillant. Ces derniers mois, blotti dans ma tanière de vieux loup des mers, je coulais des jours paisibles au milieu des miens sans le parasitage des mauvaises nouvelles hexagonales voire mondiales. J’avais débranché l’ignominie humaine. Mis au rencard Pujadas le chevelu, Miss Brushing & Cie. Mais depuis quelques semaines, un mauvais présage. Les voyants de la case lucidité dans le rouge. Vif. Je me reconnecte, vais à la pêche aux infos, fréquente les espaces publics, les blogs amicaux, reçoit les potes. Stupeur. L’épouvante frappe à ma porte. Les pieds ancrés sur mon paillasson, le racisme est là, la bave aux lèvres. Je tente prestement de lui claquer la lourde au nez. Trop tard. Il a glissé sa Rangers dans l’ouverture. Il s’invite à ma table. Injecte son poison à certains de mes proches en villégiature. Sous mon propre toit, putain. L’affront national. Des gars comme les cinq doigts de la main. Toujours partants pour les quatre cent coups. Une jeunesse passée avec Clash et les Béru en intraveineuse. A pisser contre tout ce qui était encarté, gauche, droite et extrêmes. Les conversations me vrillent les tympans. Je manque m’étouffer à chaque prise de parole, chaque surenchérissement dans l’horreur. Les insinuations timorées se mutent en affirmations répugnantes. Groggy, dans les cordes, le regard vitreux, ton pirate. La délinquance, et tous les maux accablant notre pays auraient une seule et même source : l’étranger. Enfin l’étranger… Comprenons nous bien… Le banlieusard basané clair ou foncé. Oui, M’sieur. Et moi qui croyait qu’Alzheimer me cavalait au train et gagnait un peu plus de terrain chaque jour. Alors eux, c’est quoi ? Une greffe généralisée de cerveau d’autruche ? Une lobotomie lancée à grande échelle sur tout ce qui touche l’Histoire et ses atrocités.

Non je vais me réveiller ou alors, elles sont planquées où tes caméras, Marcel ? « Voter FN, juste pour foutre un peu plus le bordel tu vois, lourder les mecs en place qui s’en mettent plein les fouilles et nous prennent pour des cons depuis des lustres. Et puis on ne sait jamais, ça peut être la base d’une bonne révolution. Planter ton drapeau noir, tu s’rais aux anges, Tricao ! Mais avoue quand même, qu’accueillir toute la misère du monde, bla, bla, bla…» Mais bien sûr ! Je signe où pour prendre ma carte ? Me font un tarot sur l’adhésion si je viens en famille ? Bande d’inconscients ! A côté de ça, j’ai vu des milichiens dissolvant leurs groupuscules. Les rats retournent dans les égouts pour mieux proliférer dans ma rue. Filez moi un Zippo, des alloufs ! Vite ! J’vire pyromane ! Et vive, et vive, et vive le feu ! J’ai pigé les mecs. C’est la guerre. Je sais ce qu’il me reste à faire. Retrouver le pirate d’antan. Repos, lectures et sport pour perdre un peu de poids au programme cet été. Etre affûté comme un sabre.

- Tu fais un régime, ou c’est le ramadan ? finaude ce qui me sert de collègue,  mi-Hortefeux, mi-Valls. Minable surtout.
- Non, je me suis remis au sport avec mon pote Samir. Mais on cherche un club de tir pour cartonner du con raciste et fier de l’être, t’as une adresse ? Interloqué, les yeux lui sortaient de la tête comme si le parti du nabot sur le retour louait en place publique le mariage pour tous afin de demander la main du borgne et de sa fille en vue de 2017. Il a fini par baisser le regard. J’ai croisé le mien dans un reflet d’écran. Noir comme du charbon. Bientôt ardent. Je me sens coupable d’avoir une gueule à être dénoncé, chantait l’écorché franc comtois. J’ai le même sentiment, Hubert. Je crèverai seul s’il le faut, debout, mes armes à la main. Enfin au moignon. Parce qu’à ce rythme, les copains comme les cinq doigts de la main… Triste.